Mal utilisées, les imprimantes 3D personnelles peuvent être toxiques

Une étude révèle des émissions de particules ultra-fines issues d’impressions 3D avec des matériaux PLA et ABS.

Avec la popularisation de l’impression 3D, on voit arriver de nombreuses imprimantes 3D dites personnelles. Avec des prix allant de 200 € à 2000 €, elles suscitent de plus en plus d’intérêt auprès du grand public. Si leur technologie est fascinante,  elles n’en restent pas moins des machines industrielles miniatures avec lesquelles il faut prendre les précautions qui vont de paires.
Publiée le 26 juillet dernier, une étude de l’Illinois Tech et de l’INSA Lyon présente des résultats faisant état d’une augmentation de la concentration de particules ultra-fines dans l’air lors de l’utilisation d’imprimantes 3D personnelles. Ces particules ultra-fines peuvent s’infiltrer dans les voies respiratoires et provoquer dans des cas graves des cancers ou encore des maladies cardiovasculaires. Afin d’effectuer leurs mesures, les chercheurs ont placés dans une pièce cinq imprimantes 3D personnelles qu’ils ont fait fonctionner. Le résultat est sans appel, il y a clairement une augmentation de la concentration en particules ultra-fines pendant l’utilisation des machines.
Concentration particules ultrafines imprimantes 3D
Dans leur protocole, les chercheurs ont d’abord fait fonctionner deux imprimantes 3D alimentées avec du plastique PLA (un plastique bio-dégradable fait à base de farine de maïs) pendant une trentaine de minutes. Ils ont constaté une légère augmentation en particules. Ensuite, ils ont fait fonctionner en plus trois imprimante 3D alimentée en ABS (même plastique que les Lego). Cette fois-ci, la concentration en particules ultra-fines a explosée.
Pour rappel, la plupart des imprimantes 3D personnelles utilisent une technologie par dépôt de fil qui consiste à déposer à l’aide d’une buse du plastique fondu par couche successives. L’émission de particules ultra-fines se fait donc principalement au moment où le plastique est chauffé (à 220°C dans le cas du plastique ABS).
A ma connaissance, aucune imprimante 3D personnelle n’a de système de hotte aspirante ou autre système de filtration d’air. Il y a donc un véritable risque d’intoxication. Pour autant, ce n’est qu’une première étude. Elle précise en plus que les concentrations seraient équivalentes à la cuisson d’aliments sur des plaques chauffantes, ce qui n’est pas très effrayant en soit. Des recherches complémentaires permettraient de se faire une idée plus précise des véritables risques.
Dans tous les cas, il paraît évident que l’utilisation de telles machines nécessite de prendre certaines précautions. Il ne vous viendrait pas à l’idée de faire de la soudure à l’étain pendant toute une journée dans une pièce fermée. Il en va de même pour les imprimantes 3D. Alors quand vous imprimez, pensez à aérer !

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