Mcor Iris, la première imprimante 3D couleur à utiliser du papier ?

Cette imprimante 3D est capable de créer des objets avec autant de couleurs qu’une imprimante papier. Comment ? En utilisant justement une imprimante papier !

Créer des objets en couleurs avec une imprimante 3D est une opération encore coûteuse, réalisable par seulement quelques types de machines et avec un choix de matériaux limité. Bien sûr, il en existe déjà. On pourrait citer par exemple certaines imprimantes 3D de la gamme ZPrinter de 3D Systems. Mais aujourd’hui, je vais vous présenter la Mcor Iris, une imprimante 3D couleur un peu particulière puisqu’elle utilise du papier ! Et oui, on entend souvent dire que les imprimantes 3D et les imprimantes papier n’ont rien à voir. Elles ont peut-être trouvé un terrain d’entente ici.
Une orange en papier imprimée en 3D
Une orange en papier imprimée en 3D

De l’imprimante papier à l’imprimante 3D

L’entreprise Mcor Technologies a choisi de contourner les difficultés des technologies actuelles d’impression 3D couleur (utilisation de différents matériaux de couleur ou utilisation de liants colorés). Pour obtenir des couleurs incroyables, ils ont utilisé une technologie que l’on maîtrise depuis des centaines d’années : l’impression papier.
Le principe est en soit assez simple. Une fois votre modèle 3D transféré à la Mcor Iris, celle-ci va le décomposer en centaines de fines tranches (ou couches). Une imprimante papier qui se trouve directement au sein de la machine va justement se charger d’imprimer chacune de ces couches. Si vous suivez bien, une feuille A4 standard correspond donc à une couche de votre objet.
La feuille est ensuite déplacée vers une autre partie de la machine. Elle y est collée avec de la colle soluble à l’eau aux feuilles précédentes. Puis, un bras mécanique va venir découper les contours de l’objet imprimé sur la feuille. Ensuite, une autre feuille est collée par dessus et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les tranches soient empilées.
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A la fin de l’impression, vous vous retrouvez avec une espèce de ramette de papier complètement collée. Il faut retirer tous les morceaux de papier qui ont été découpés pour voir apparaître votre objet fini.
Un crane imprimé en 3D avec du papier
La qualité des objets réalisés avec cette imprimante 3D correspond à l’épaisseur des feuilles utilisées. Selon le papier, vous oscillerez entre 0,1 et 0,2 mm par couche.
Immeuble imprimé en 3D
Un modèle d’immeuble très impressionnant

Du papier et de la couleur

La Mcor Iris obtient des couleurs d’objets vraiment intéressantes grâce à l’utilisation d’une imprimante papier. Mais pour atteindre ce résultat, il est nécessaire de se doter d’une encre spéciale qui est capable de percoler de chaque côté de la feuille. Cela est nécessaire pour que les faces visibles de l’objet soient bien colorées. Il pourrait être intéressant que Mcor Technologies optimise la création des objets en n’imprimant que les parties visibles et non pas toutes les couches empilées.
Côté rigidité, les objets fabriqués par cette imprimante 3D seraient plutôt solides. Le papier compressé aurait une texture et une solidité semblable à du bois. Ils se sont même amusés à faire un décapsuleur pour tester.
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Je me pose une question sur la colle utilisée. Si les feuilles sont collées à la colle soluble dans l’eau, si mon objet est mouillé, est-il fichu ? Va-t-il se décomposer en mille feuilles ? Le fait que les différentes couches soient extrêmement compressées rendent peut-être l’objet un peu moins sensible à l’eau.

Est-ce vraiment une imprimante 3D ?

Appelée Selective Deposition Lamination (SDL), Mcor Technologies place sa technologie au même niveau que les classiques FDM, SLS ou SLA. J’ai toutefois quelques réticences à appeler cette machine une imprimante 3D. J’ai comme le sentiment qu’elle « triche » un peu. Traditionnellement (si tradition il y a), les imprimantes 3D sont dotées d’une seule zone où est réalisée toute l’impression de l’objet. Là, ce n’est pas tant une imprimante 3D qui réalise l’objet qu’une imprimante papier. La Mcor Iris ne fait « que » coller et découper du papier qui sort d’une imprimante classique.
S’il est nécessaire de le rappeler, l’impression 3D se base sur le principe d’additive manufacturing. A ce titre, la Mcor Iris y est à la fois fidèle et infidèle. Elle y est fidèle puisqu’elle respecte bien le principe de fabrication couche par couche. Mais elle semble s’en éloigner puisqu’elle n’utilise pas uniquement le matériau nécessaire à la création de l’objet. Il y a un déchet de papier suite à l’utilisation, ce qui correspond plutôt aux méthodes de fabrication traditionnelles (on découpe un objet dans un volume de matériau).

Le prix

Il faudra débourser 47 600$ pour acquérir la bête. Et oui, cela reste une machine professionnelle. Mcor Technologies précise que le coût de production d’un objet est très faible, notamment grâce à l’utilisation de papier classique et de l’encre. Bien sûr, ce genre de machine est en générale loué plutôt qu’acheté.
iPhone fabriqué avec une imprimante 3D
Un iPhone qui paraît plus que réaliste
Pour conclure, malgré mes remarques, la Mcor Iris est vraiment intéressante et aborde la création d’objets sous un autre angle. L’utilisation du papier pour la fabrication des objets est une approche originale. Sa capacité à produire des objets d’une superbe couleur permet d’avoir des rendus vraiment impressionnants.
En tout cas, elle a déjà séduit les boutiques Staples qui proposent de fabriquer des objets avec cette imprimante 3D.

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